LES CINQ FINALISTES POUR LE PRIX SAM 2017 SONT
Le nom du lauréat sera annoncé le 14 décembre au Palais de Tokyo.
LES PROJETS DES FINALISTES
MATHIEU ABONNENC
Titre du projet : Maraudeur
Pays de destination : Guyane, Suriname
Le projet de Mathieu Abonnenc consiste à réaliser un film de fiction dont le décor se situerait à la frontière entre le Suriname et la Guyane. A travers le périple de deux hommes voguant en pirogue sur une rivière surinamaise puis s’enfonçant dans une forêt du Haut-Maroni (Guyane), Mathieu Abonnenc souhaite rendre compte des différentes « strates historiques » de ce territoire.
« De l’esclavage à l’orpaillage dans les secrets des forêts guyanaise et surinamaise, du maronnage à la guerre de libération, du socialisme révolutionnaire à la dictature militaire, j’aimerais évoquer avec ce film ces mouvements collectifs de transformation de la société d’une manière indicielle, souterraine, en les dissimulant dans les plis de la végétation, dans les gestes et les voix de ces deux hommes, dans les profondeurs réfléchissantes du fleuve. »
ELIZAVETA KONOVALOVA
Titre du projet : Monologues d’un terrain vague
Pays de destination : Russie
Le projet d’Elizaveta Konovalova propose de mettre en lumière sept perceptions différentes d’un même territoire (la ville de Kaliningrad en Russie), grâce à plusieurs installations vidéo. A l’issue d’un travail préparatoire débuté en 2014, l’artiste a choisi de réaliser son projet sur ce territoire appartenant initialement à la Prusse orientale (ex Königsberg) puis intégrée à l’URSS à partir de 1945 et alors rebaptisé Kaliningrad.
Elizaveta Konovalova qualifie cette ville de « patchwork aux contrastes improbables ». La figure du « terrain vague », incarnée par la place centrale de la ville, est le prisme vers lequel convergent tous les angles d’approche différents qu’elle a pu avoir sur la ville, entre visions nostalgiques d’un autre temps et projections futuristes.
EVANGELIA KRANIOTI
Titre du projet : Esclavage moderne (“kafala”) à Beyrouth
Pays de destination : Liban
Le projet d’Evangelia Kranioti porte sur la condition des employées de maison étrangères à Beyrouth, soumises à un régime de parrainage obligatoire (« Kafala »). Issues de communautés sénégalaises, sri-lankaises ou philippines, ces femmes sont souvent victimes des abus et de la violence de leur kafil (tuteur), subissant ainsi une forme « d’esclavage moderne ».
L’artiste souhaite suivre le quotidien de ces femmes et capturer notamment leurs rares moments de liberté et de fête, lorsque leur tuteur leur laisse un jour de répit et qu’elle se « métamorphosent » en « êtres libres ». Les images récoltées seront ensuite diffusées via une installation vidéo multi-écrans.
ABRAHAM POINCHEVAL
Titre du projet : Marcher dans la canonnée nuageuse
Pays de destination : nuages
Qui n’a jamais eu envie de poser le pied sur la matière duveteuse des nuages, en regardant par la fenêtre du hublot d’un avion ?
Abraham Poincheval souhaite s’en donner les moyens grâce à son projet qui se déploierait à près de 4000m d’altitude. Aidé d’un ballon dirigeable et suspendu à un câble, il marcherait au dessus d’une « canopée » de nuages tout en étant filmé par un drone. Le résultat serait ensuite projeté à 360° afin de plonger les spectateurs dans une immersion totale.
LOUIS-CYPRIEN RIALS
Titre du projet : Sans Titre
Pays de destination : Ouganda
Louis-Cyprien Rials propose de réaliser un documentaire vidéo et photographique sur une communauté de cinéastes ougandais surnommée « Wakaliwood » et produisant des films artisanaux « ultraviolents ».
L’artiste souhaite dévoiler les dessous de la production de ces films (effets spéciaux, décors, castings), dont certains sont devenus mondialement connus grâce à internet (Who Killed Captain Alex ?, 2010). Il prévoit également de réaliser une série photographique sur la vie quotidienne au sein des plateaux de tournage et l’exposition d’une série d’affiches et de décors de cinéma produits localement.