Eko Nugroho : “Trans-Figurations. Mythologies indonésiennes.”
23/06/2011
Eko Nugroho, résident de SAM Art Projects à partir de septembre 2011, participe à l’exposition “Trans-Figurations.
Mythologies indonésiennes” à l’Espace culturel Louis Vuitton à partir du 24 juin.
L’exposition propose de découvrir une génération énergique et effervescente d’artistes indonésiens.
Composé de plus de dix-sept mille îles et d’une population de deux cent quarante millions d’habitants, l’Indonésie est le 4e pays le plus peuplé de la planète.
C’est aujourd’hui une démocratie laïque où toutes les tendances religieuses cohabitent. Au centre de l’île de Java se trouve la ville de Yogyakarta, une véritable «ruche artistique» marquée par ses croyances anciennes,
son histoire et sa géographie, qui n’ont eu de cesse que de nourrir l’imaginaire des artistes. Là, au pied du volcan Merapi (l’un des plus actifs du monde), vit la majorité des onze artistes qui seront présentés pour cette exposition.
Ils sont venus à Paris pour produire une oeuvre nouvelle ou reconfigurer des oeuvres sélectionnéesspécialement, mises en valeur par une scénographie résolument contemporaine d’Alain Batifoulier.
Le terme chrétien de «Transfiguration» a semblé correspondre à ce désir de mutation, aussi bien avec les sculptures d’Agung Kurniawan qui raniment les théâtres d’ombres traditionnels qu’avec les anges contemporains de Heri Dono.
Dans les vidéos «War of Java» et «Pilgrims and Plagues», Jompet Kuswidananto invoque les esprits des ancêtres et transpose les danses et processions traditionnelles dans des espaces autres.
Les «autofictions» d’Arie Dyanto, les dessins poétiques et narratifs de Bayu Widodo ou ceux, «christiques», d’Ariadhitya Pramuhendra questionnent aussi bien la place de l’artiste que le statut même de la société indonésienne.
L’installation/performance de Tintin Wulia exprime à la fois le hasard et le déterminisme de la notion de nationalité dans un pays qui a vécu plusieurs occupations et qui a construit son identité par rapport aux soubresauts de son histoire.
Les personnages hybrides et humoristiques qui illustrent les broderies et les peintures murales d’Eko Nugroho ainsi que les «Cracheurs de feux» de Mella Jaarsma, installés dans la vitrine de la rue de Bassano, deviennent les nouveaux héros d’une mythologie contemporaine inventée.
L’architecte Eko Prawoto réalise avec une grande simplicité un imposant temple moderniste avec plus de 1 800 cannes de bambous tandis que le réalisateur et metteur en scène Garin Nugroho déploie un dispositif vidéo,
en plusieurs chapitres, qui s’articule autour d’une sculpture, symbole de la Mère protectrice.
A l’image des oeuvres présentées à l’occasion de l’exposition “Trans-Figurations. Mythologies indonésiennes”, Java exprime le changement dans la continuité d’une terre qui ne cesse de s’exprimer,
de bouger, de gronder, au sens propre comme au figuré, expressive et animée, forte et fragile.
Artistes : Heri Dono, Arie Dyanto, Mella Jaarsma, Jompet Kuswidananto, Agung Kurniawan, Eko Nugroho, Garin Nugroho, Ariadyhitya Pramuhendra, Eko Prawoto, Bayu Widodo, Tintin Wulia
Commissaire de l’exposition : Hervé Mikaeloff
Scénographes de l’exposition : Alain Batifoulier et Simon de