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Eko Nugroho: Témoin hybride

12/01/2012

Exposition au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris du 13 janvier au 11 juin 2012.
Vernissage le 12 janvier 2012 de 18h à 21h – salle 17

L’artiste indonésien Eko Nugroho (né en 1977) est le témoin furtif du monde. Il sillonne Paris comme il sillonne Yogyakarta, la capitale culturelle de l’île de Java où il vit.
Il capte le bruit et la fureur de la rue, les jeux de regard, d’identité, les attitudes. Il traduit ces flux dans ses dessins et motifs qui envahissent l’espace.
Tous les moyens de création sont bons pour traduire ces mixages entre Indonésie et Occident, culture de rue et monde de l’art, enjeux politiques et réflexions intimes.
Usant des techniques traditionnelles qu’il adapte au contexte européen, son dessin, au trait noir issu de l’univers du graph et de la bande dessinée court dans ses installations unissant toiles, broderies,
animations vidéo et jusqu’à ses sculptures qui semblent sorties d’un manga ou de Metropolis.

Bien que formé à l’Indonesian Art Institut et présenté dans des galeries et musées, son travail est profondément ancré dans l’univers urbain.
Il édite la revue de bande dessinée Daging Tumbuh depuis dix ans ouverte aux artistes de tous bords, dirige une entreprise de vêtements qu’il customise et fait réaliser par les laissés-pour compte de son quartier,
dans une Indonésie qui peine à trouver une stabilité économique.

Mu par une énergie rare, Eko travaille in situ, collabore avec les communautés locales, occupe toutes les surfaces qui lui sont confiées,
de la façade de la Sucrière lors de la Biennale de Lyon en 2009 à l’espace Louis Vuitton l’été dernier. Pour son exposition au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris,
il investit tout un étage, le peignant du sol au plafond. Il y présente une vingtaine de toiles réalisées lors de son séjour à Paris, personnages hybrides entre monstres et teenagers, portant un regard inquiet et ironique.
Elles alternent avec d’imposantes broderies, technique traditionnelle détournée par l’artiste, des mannequins semblant issus de nouvelles de science-fiction et des vidéos aussi ludiques qu’inquiétantes.

Cette exposition au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris se tient à l’issue d’une résidence d’Eko Nugroho, lauréat de la fondation SAM Arts Projects. Chaque année, la fondation soutient un artiste choisi par un jury international en l’invitant 5 mois en résidence à la Villa Raffet à Paris et en produisant l’exposition qui y fait suite. Un catalogue est édité durant l’exposition, complément de la récente monographie Eko(space)Nugroho.