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Destination Sud, MuBE, São Paulo

05/09/2012

artistes du Prix SAM pour l’art contemporain, une sélection
Commissaire : Marc Pottier

Pierre Ardouvin, Ivan Argote, Alain Bublex, Renaud Auguste-Dormeuil, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Jean-Charles Hue, Laurent Pernot, Zineb Sedira

MuBE, São Paulo
Du 5 au 30 septembre 2012

Télécharger le dossier de presse

SAM Art Projects, www.samartprojects.org, attribue chaque année un prix, au mois de décembre, à un projet à destination d’un pays extra-occidental proposé par un artiste plasticien résidant en France.
Pour la première fois, avec l’appui de l’Institut français, Ministère des Affaires Etrangères, les trois premiers lauréats du prix seront présentés hors de France: le colombien Ivan Argote,
le français Laurent Pernot et la franco-algérienne Zineb Sedira. Nous avons aussi choisi d’inviter d’autres artistes ayant participé au prix et dont les œuvres ont pu se réaliser indépendamment de SAM Art Projects :
Alain Bublex, Renaud Auguste-Dormeuil, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige et Jean-Charles Hue. Un “clandestin”, Pierre Ardouvin, vient donner une touche complémentaire à ce panorama original sur la création contemporaine en France.

Ce qui ressort du travail des artistes de cette exposition est l’extrême acuité politique, observation pointue du monde qui les entoure et, avec le recul dont ils disposent,
l’envie forte qu’ils ont de témoigner à leur manière sur les relations avec l’Histoire et le pouvoir. Profitant des technologies liées au monde de l’art vidéo, des archives, ils combinent des collages faits d’images filmées,
de photographies et de sons pour offrir une nouvelle version de faits passés mettant en lumière ce qui aurait pu devenir caché. L’absurde est souvent magnifié dans ce travail incroyable de mémoire des histoires qu’ils nous racontent.
Ainsi Ivan Argote se met dans la peau d’un groupe clandestin colombien à l’origine des partis de gauche qui a existé dans les années 70 en rappelant les cousinages qu’on peut trouver avec de mêmes groupes de pays voisins.
Laurent Pernot revisite l’épopée incroyable de la ruée vers l’or dans le Minais Gerais au Brésil à la fin du XVII° siècle montrant le tissage entre esclavage et splendeurs apportées par les richesses qu’ils extrayaient.
Zineb Zedira, à partir des archives d’un photographe disparu, pointe du doigt la manière dont un patrimoine historique peut disparaitre en fonction des orientations politiques. Il n’y a plus de frontières chez eux.
Si toutes et tous s’appuient sur des histoires passées liées à un contexte géographique déterminé, comme c’est aussi le cas chez Jean-Charles Hue qui met en parallèle une œuvre de Breugel l’Ancien avec Coahuila,
une cour des miracles que l’on peut trouver à Tijuana au Mexique ou encore dans l’œuvre de Joana Hatjithomas & Khalil Joreige révélant l’oubli dans lequel est tombée la première fusée du monde arabe dans les années 60,
toutes et tous saisissent donc un contexte lié à leurs propres histoires. Ils nous parlent de la difficulté à faire passer les idées et construire un monde qui puisse vivre debout sans détournement.
Ils parlent de la fragilité de la mémoire et du mythe de Sisyphe qui n’en finit plus d’être d’actualité. Les autres artistes offriront d’autres approches. Le voyage d’Alain Bublex nous parlera de mélancolie procurée par la beauté du temps
qui s’inscrit sur les objets rapportés, Wabi-Sabi (solitude et patine de la décrépitude). Renaud-Auguste Dormeuil et Pierre Ardouvin réaliseront tous deux une œuvre performance pour l’inauguration de l’exposition,
un blackout pauliste pour le premier et un bal étrange où le public amateur de “forro” pourra danser sous la neige pour le second, rendant ainsi hommage au Brésil qui nous accueille.